COP 27 : Promouvoir les solutions fondées sur la nature comme solutions climatiques

Sharm El-Sheikh

COP 27 : Promouvoir les solutions fondées sur la nature pour lutter contre les effets du changement climatique 

Les États et Territoires du Pacifique sont vulnérables au changement climatique et à la surexploitation des ressources naturelles. Beaucoup d’effets d’origine anthropique sur les écosystèmes des petits pays insulaires se révèlent irréversibles. Ils concernent souvent la modification des paysages et l’évolution des valeurs et des croyances de la population. Pour protéger la biodiversité locale et réduire la perte de fonctions écosystémiques, il faut mettre en place des projets ambitieux d’adaptation au changement climatique.

Parmi les projets d’adaptation mis en œuvre dans les pays océaniens, les solutions fondées sur la nature offrent un potentiel considérable et peuvent être envisagées comme des réponses au changement climatique. Il s’agit d’« actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité. » (UICN, 2016)
 

  • L’Initiative Kiwa vise à améliorer l’accès aux financements climatiques dans le Pacifique

L’Initiative Kiwa, un programme multi-bailleurs, a été lancée en 2020. Son objectif est de développer les solutions fondées sur la nature. Pour cela, elle dispose actuellement d’une enveloppe de 57 millions d’euros. Pour la première fois dans la région, un grand nombre de bailleurs de fonds ont uni leurs forces afin de promouvoir les solutions fondées sur la nature : l’Union européenne, la France, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Lors d’un événement organisé en marge de la COP 27, Stefano Signore – Chef d’unité, changement climatique et énergies durables, sûreté nucléaire à la Commission européenne, Anthony Liew –Directeur adjoint, Direction stratégique du Pacifique, Bureau du Pacifique, ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce, et Alison Carlin – Responsable du développement au ministère néo-zélandais des Affaires étrangères et du Commerce, ont été invités, en tant que représentants des bailleurs de fonds, à faire part de leur opinion sur le projet et à présenter les résultats obtenus. 

« Les bailleurs de fonds de l’Initiative Kiwa jouent un rôle essentiel dans la définition de trajectoires durables pour le Pacifique, d’une manière très inclusive, qui cible les États et les Territoires. L’Initiative Kiwa garantit un financement à moyen terme, qui permet aux pouvoirs publics de lutter contre le changement climatique. Si les pays insulaires du Pacifique n’ont pas davantage accès aux financements climatiques, il sera difficile pour eux de mettre en œuvre des solutions d’adaptation. Je les remercie chaleureusement pour leur engagement. », déclare Anne-Claire Goarant, Responsable de projet, Programme durabilité environnementale et changement climatique de la Communauté du Pacifique (CPS). 

L’Agence française de développement (AFD) est chargée de coordonner l’Initiative, tandis que la CPS, le Programme régional océanien de l’environnement (PROE) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sont les principaux partenaires régionaux. 

 

  • Promouvoir les solutions fondées sur la nature pour lutter contre les effets du changement climatique

Aux Fidji, six projets sont actuellement mis en œuvre dans le cadre de l’Initiative Kiwa (à l’échelon local et régional). Ils visent par exemple à dynamiser l’agroécologie ou à renforcer la résilience des communautés côtières. 

« L’Initiative Kiwa a apporté au ministère des Voies d’eau un soutien absolument nécessaire pour le dimensionnement de son projet de digue fondée sur la nature, dont l’objectif est de renforcer la résilience des communautés touchées par l’érosion côtière et l’élévation du niveau de la mer. Ainsi, le projet de digue fondée sur la nature améliore la sécurité alimentaire, réduit les risques de catastrophe, stimule la restauration de la biodiversité, voire crée de la biodiversité grâce à la plantation de mangroves et de vétiver, qui permet de mettre un terme à l’érosion côtière », explique Vinay Singh, Directeur de la stratégie et de la recherche au ministère des Voies d’eau.

Le projet de digue fondée sur la nature est mis en œuvre dans six communautés et permettra de réhabiliter 24 000 m2 de littoral à l’aide de blocs rocheux. Son objectif est également de contribuer à la biodiversité grâce à 12 000 plants de mangrove et 3 000 plants de vétiver. Le projet aura des effets directs sur 1 450 personnes, dont 60 % sont des femmes et des enfants.

À l’échelon régional, les Fidji, les Îles Salomon, Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie, ainsi que Wallis et Futuna bénéficient du projet Pacific Ecosystem-based Adaptation to Climate Change (PEBACC+) financé par l’Initiative Kiwa à hauteur de 4 millions d’euros et par le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) à hauteur de 1,8 million d’euros. Ce projet s’inscrit dans la continuité du projet PEBACC, financé par l’Initiative internationale pour le climat (IKI, Allemagne) et mis en œuvre de 2015 à 2020 par le PROE.
 
Aux Îles Salomon, le projet apporte un soutien à la communauté dans la protection du parc naturel et patrimonial de Barana. Les travaux d’aménagement du parc prévoient un reboisement pour réduire les risques d’inondation, une revégétalisation des cours d’eau ou des bassins versants pour limiter l’érosion des sols, des activités liées à la gestion durable de l’exploitation des terres ainsi qu’une cartographie de l’occupation des sols.

Vanuatu agit en faveur de la restauration du couvert végétal des zones ripariennes de la rivière Tagabe (Port-Vila) pour stabiliser les berges. À Lenakel, le pays encourage le reboisement, l’agroforesterie et la création d’une aire marine communautaire.

«Non seulement le projet Kiwa PEBACC+ améliore l'adaptation basée sur les écosystèmes dans la région, mais il renforce également la coopération régionale entre les pays et territoires du Pacifique en favorisant le partage des expériences et des leçons tirées des projets», affirme Fred Patison, Conseiller en préparation aux financements climatiques, PROE.
 

  • L’initiative ENACT (Enhancing Nature-based Solutions for Climate Transformation) à la COP 27

Prenant acte de la nécessité d’une approche plus globale et mieux intégrée des solutions fondées sur la nature, la présidence égyptienne de la COP 27, le Gouvernement allemand et l’UICN ont lancé le 16 novembre, journée de la COP 27 consacrée à la biodiversité, l’initiative ENACT (Enhancing Nature-based Solutions for an Accelerated Climate Transformation), qui vise à améliorer la cohérence des efforts et partenariats existants dans le domaine des solutions fondées sur la nature, et à renforcer la collaboration en la matière. 

L’initiative offrira le panorama le plus complet sur le plan quantitatif des progrès mondiaux quant à la mise en œuvre des engagements par les acteurs étatiques et non étatiques dans le domaine des solutions fondées sur la nature. Un rapport annuel concernant l’état des solutions fondées sur la nature sera présenté à la COP 28 et aux rencontres suivantes pour informer les participants des avancées réalisées.
 


Liens utiles:

En savoir plus sur l'Initiative Kiwa: https://kiwainitiative.org/fr/
En savoir plus sur la COP 27: https://www.spc.int/fr/enhancingclimateaction-COP27

Anne-Claire Goarant, CCES Programme Manager
Anne-Claire Goarant, SPC's Climate Change and Environmental Sustainability Programme Manager
Mrs. Cassilde Brénière - Deputy Director of the Sustainable Development Solutions Department, AFD
Mr. Stefano Signore - Head of Unit for Climate Change and Sustainable Energy and Nuclear Safety for the European Commission

 

0

Auteur(s)

Displaying 1 - 4 of 4
1429
Climate Change and Environmental Sustainability
1543
Corporate
1429
Climate Change and Environmental Sustainability
1543
Corporate